mardi 15 novembre 2016

Girls Powers: Angela vs Catwoman


Il y a un petit moment que je n'avais rien posté en rapport avec les comics et il se trouve que j'ai justement une grosse envie de ... mettre les femmes à l'honneur.
Nous retrouvons donc deux super-héroïnes dans des aventures écrites par des femmes.

1/ Catwoman Eternal, volumes 1&2

chez Urban Comics


Voilà du bon polar sur le crime organisé au sein de Gotham et un rôle en or pour Catwoman.

Dans la saga Batman Eternal, on découvre que Selina Kyle est la fille cachée d'un ancien parrain de la mafia. Elle a toujours rejeté son héritage mais décide à présent de l'accepter avec une idée en tête: on ne peut éliminer le crime à Gotham mais on peut tenter de le contrôler. Surtout que Batman n'est plus là, il a été remplacé par un robot policier piloté par le commissaire Gordon ... wait ... what ?

La série commence donc avec Selina à la tête de la famille Calabrese et elle travaille à rassembler sous sa bannière toutes les autres familles mafieuses. En soit, la tâche n'est pas simple mais en plus elle n'est pas la seule à prétendre devenir le "capo di tutti capi" : Black Mask ne va pas se laisser faire.
Certains trouvent la série trop verbeuse, moi je dirais plutôt littéraire. C'est du roman noir avec guerre de gangs, tentatives d'assassinats, écoutes policières, règlement de comptes dans les ruelles, trahisons familiales, sacrifices personnels, secrets de familles, yakuzas, consigliere, trafic d'armes, indics, flics ripoux, ... Tous les ingrédients y sont. Le tout est émaillé de citations de femmes célèbres (Elizabeth I, Catherine de Médicis, Lucrèce Borgia, ...) livrant leurs réflexions sur l'exercice du pouvoir. Surtout, il n'y est pas question de super-héros. En croise bien quelques capes histoire de nous rappeler qu'on est bien à Gotham mais c'est tout. D'ailleurs Selina porte tellement rarement sa tenue de Catwoman qu'elle se trouve même une remplaçante pour le poste.

Les illustrations ne sont pas extraordinaires (j'ai quand même préféré le premier volume) sans êtres non plus repoussantes. Les covers de Jae Lee sont par contre à tomber.

C'est parfois un peu difficile à suivre mais le personnage de Catwoman y est si bien développé que ça en fait une lecture indispensable. Elle est à des années lumière de la bimbo en tenue moulantes, boobs apparents. Ici, elle est complexe, forte, faible, manipulatrice, torturée, ... Un gros coup de cœur en ce qui me concerne.

2/ Angela: Asgard's Assassin

chez Panini Comics




En 93, à 17 ans, j'ai commencé ma vie d'étudiant à Lille. J'ai eut enfin accès aux comics VO grâce à une boutique locale et j'ai pu lire autre chose que du Marvel. Le phénomène du moment c'était la création d'une nouvelle maison d'édition, Image, qui se caractérisait par le fait que les auteurs étaient propriétaires de leurs créations, contrairement à DC et Marvel qui détiennent les droits des personnages crées par les auteurs sous contrat. Spawn, créé par Todd McFarlane, était la figure de proue de cette nouvelle ère. Au sein de la série Spawn puis de sa propre mini-série, Angela se développe sous la direction du grand Neil Gaiman. Un ange exterminateur de hellspawns, un peu forte tête et souvent en délicatesse avec sa hiérarchie. Court vêtue et aux proportions "babes", elle représente bien les canons en vigueur dans les comics de l'époque et chez Image en particulier.
Puis vinrent les séparations douloureuses, les conflits juridiques, les procès. Gaiman veut partir en emportant SA création alors que McFarlane estime qu'Angela est SA création et qu'elle reste donc avec lui. Finalement la question de la propriété des personnages continue de poser problème même chez Image. Les tribunaux donnent raison à Gaiman. Plus tard il revend les droits à Marvel qui décide de faire rentrer le personnage dans son univers par le biais de cette mini-série: Asgard's Assassin.

Ouf ! désolé pour cette longue intro mais elle me sert à illustrer le fait que la belle et moi on a fait un bout de chemin depuis notre première rencontre et qu'on a tous les deux vachement évolué. Cette aventure éditoriale rend le personnage également très intéressant. En dehors de ses cases de bédé elle a eut une vie bien remplie faite de conflits et de tractations. Aussi bien dans les comics qu'IRL on a essayé d'avoir sa peau mais elle s'en est toujours tiré. Pour moi, ça participe à l'attrait du personnage.

Dès la première page, j'adore que les auteurs se réfèrent à ces péripéties en faisant traverser à Angela une page blanche, un territoire perdu appelé néant dont elle émerge finalement pour arriver dans l'histoire. Pour le reste en ne s'ennuie pas. Bastons avec Thor, course poursuite dans l'espace avec l'aide des Gardiens de la Galaxie, attaque de valkyries mort vivantes envoyées par la déesse des enfers, station spatiale aux confins de l'univers, revirement multiples, ... Faut dire aussi qu'elle a volé le fils nouveau-né d'Odin et que les intentions d'Angela sont assez troubles. Au passage, il faut aussi signaler une histoire d'amour sur fond de tragédie entre deux femmes dont l'une est transsexuelle.

Tout ce mélange de mythologie, magie et space opera passe très bien et me rappelle la caste des Méta-Barons. Faut dire que les dessins magnifiques aident bien pour rentrer dans l'histoire. Angela est plus badass que jamais, elle récupère une vraie armure, elle triomphe en se mettant tout le monde à dos et promet d'aller en enfer (littéralement) pour sauver sa bien aimée.

ÉPIQUE !

2 commentaires:

  1. Ha la naissance d'Image. Que de bon souvenir. Ça avait degrippé le monde du comics. Je kiffais, Gen 13, Witchblade(Turner au dessin si je me souviens souviens, d'ailleurs son Fathom était une daube si il n'y avait eu son coup de crayon), Darkness, Magdalena, Aphrodite IX et aussi Danger Girl (le kiffes total !). Spawn par contre j'ai jamais accroché. :-(
    Merci pour cet article fort sympathique en tous cas.

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    1. J'avais plus accroché à Cyberforce, Gen13, WildCATS et Team 7. Gros kiffe pour Jim Lee et Marc Simvestri. C'est d'ailleurs marrant de voir certains de ces personnages débarquer chez DC Comics.
      Par contre, quand je revois certains dessins de Rob Liefield de cette époque, ça pique les yeux quand même. :)

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